« Jeune Afrique »: L’Initiative Atlantique, la nouvelle pierre angulaire de la politique étrangère marocaine

Le journal français « Jeune Afrique » a déclaré que l’Initiative Atlantique, annoncée par le roi Mohammed VI dans son discours à l’occasion du 48e anniversaire de la Marche verte, est devenue la nouvelle pierre angulaire de la politique étrangère du Maroc.
Depuis son annonce par le roi Mohammed VI en novembre 2023, cette stratégie visant à créer une zone de développement pour tous les pays situés sur la côte atlantique du continent africain et à faciliter l’accès à l’océan pour les pays sans littoral a pris de plus en plus de place dans le discours diplomatique du royaume, a indiqué le journal.
À cet égard, le journal a fait référence à un discours de l’ambassadeur du Maroc à Washington, Youssef Amrani, il y a quelques semaines aux États-Unis, lors d’un briefing organisé par le Département d’État américain, dans lequel il a souligné l’importance de cette initiative « qui place l’Atlantique au cœur de la vision innovante et audacieuse du roi Mohammed VI pour le continent africain, basée sur les principes de solidarité, de coopération et de développement partagé ».
« Jeune Afrique » a également rapporté la défense de cette stratégie par le ministre marocain des Affaires étrangères, Nasser Bourita, à ses homologues du Conseil de coopération du Golfe lors d’une réunion tenue à Riyad le 3 mars.
Un ancien ambassadeur marocain cité par le journal a déclaré : « Ces dernières semaines, il y a eu une grande mobilisation de la diplomatie marocaine pour promouvoir l’Initiative Atlantique auprès de ses alliés traditionnels, ainsi qu’à tous ceux qui pourraient en être affectés ». L’objectif est de « sensibiliser davantage à cette initiative et à son rôle dans la réalisation de la sécurité et du développement durable sur le continent ».
Le secrétaire général du Conseil de coopération des États arabes du Golfe, Jasem Mohammed Al-Budaiwi, a « salué l’Initiative Atlantique du roi Mohammed VI qui vise à renforcer la coopération entre les pays du littoral et ceux de la côte atlantique », lors de la réunion ministérielle qui s’est tenue à Riyad entre les États membres du Conseil et le Royaume du Maroc.
Ces déclarations font écho à d’autres propos tenus ces dernières semaines par le Premier ministre tchadien, Sokeiss Masra, et des personnalités politiques de Hongrie, du Mali et du Niger, selon le journal.
Le journal français a également souligné que l’intense activité diplomatique autour de cette initiative pourrait également être motivée par la recherche de soutien financier et logistique pour renforcer sa mise en œuvre.
Un économiste et chercheur de l’Université de Casablanca, cité par le journal, a déclaré : « Bien que son budget n’ait pas encore été précisément défini, l’Initiative Atlantique mobilisera des sommes financières importantes en raison de son envergure géographique et politique ».
Concrètement, la connexion des pays africains le long de la côte atlantique et l’ouverture de l’accès aux pays du Sahel nécessiteront d’importants investissements dans les infrastructures routières, portuaires, ferroviaires, aéroportuaires et énergétiques. Des projets comme le port atlantique de Dakhla ou le gazoduc Nigeria-Maroc et X links (ligne électrique entre le Maroc et la Grande-Bretagne), ainsi que de nombreux « méga-projets » nécessitant un financement pouvant se chiffrer en centaines de milliards de dollars.
Jeune Afrique conclut que le soutien de partenaires tels que les États-Unis, les pays du Golfe, l’Union européenne ou même des institutions comme la Banque mondiale ou le Fonds monétaire international sera crucial pour réaliser cette ambition marocaine pour l’Afrique
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